Weekend à la Plaine des Cafres

Parfois, il suffit de quelques virages pour changer de monde... Là-haut, à la Plaine des Cafres, l’île semble ralentir. L’air se fait plus vif, les prairies s’étendent à perte de vue, et le tumulte s’efface derrière les nuages. On s’y rend quand on a besoin de respirer autrement, de se recentrer, de s’égarer un peu. Ce jour-là, on a suivi l’appel du calme et de la fraîcheur, en quête d’un ailleurs plus discret. Une échappée dans les hauts, simple et vraie, comme on les aime. Juste nous, le vent, et l’impression d’être loin… tout près.

"Il faut parfois s'élever pour mieux se retrouver..."

Après avoir laissé les bas derrière nous, au fil des virages serrés et du paysage qui change, nous atteignons enfin les hauteurs paisibles de la Plaine des Cafres. L’air y est plus frais, le rythme plus lent, et déjà, on sent que l’aventure prend une autre teinte. Notre première halte nous mène à la Ravine Blanche, un sentier paisible qui serpente entre brume légère et nature exubérante. Les fougères arborescentes dressent fièrement leurs silhouettes, tandis que les tec-tec nous accompagnent de leurs chants légers, comme un écho joyeux venu du cœur des bois. Entre les feuillages, un superbe point de vue s’ouvre sur le Piton des Neiges, majestueux, silencieux. 
Après cette balade ressourçante, on se laisse tenter par une pause sucrée au salon de thé Bo’Dézir. Installé dans une superbe kaz créole, ce petit cocon nous accueille avec douceur. Infusions parfumées, café coulé, pâtisseries maisons et sourires sincères, l’endroit respire la tranquillité.
Le soir, changement d’ambiance : place à la convivialité du Cabaret Pat’ Jaune. Un repas typique créole servi en musique, des rythmes lontan, une salle animée et pleine de chaleur. On rit, on chante, on goûte, on partage. Une soirée haute en couleur, à l’image de l’île : vivante, vibrante, généreuse.

Jour 1 : au rythme des hauts

Boucle pédestre de la Ravine blanche
Sentier familial. 200m de D+ / environ 1h30 

Gite le Tamar'inn

160 euros / nuit en chambre double. Sauna et jacuzzi privatif
Gite luxueux et accueil chaleureux, un vrai coup de coeur !

La matinée commence en douceur, enveloppée dans la fraîcheur des hauts. Dehors, le silence. Dedans, la chaleur bienfaisante d’un jacuzzi fumant, contraste délicieux avec l’air vif du matin. On savoure chaque instant, les épaules relâchées, les pensées calmes. Une bulle de bien-être avant l’effort.
Puis vient l’heure de chausser les baskets. Le belvédère de Bois Court marque le début de notre descente vers Grand Bassin, ce village, invisible depuis la route, presque secret. Le sentier plonge dans la verdure, entre marches naturelles, racines enchevêtrées et vues à couper le souffle. À chaque virage, la vallée se dévoile un peu plus, profonde et grandiose. En bas, l’accueil est simple, chaleureux. Le village de Grand Bassin semble hors du temps. On s’y sent loin de tout, mais curieusement à notre place. Après l’effort, on file vers la cascade, les jambes dans l’eau fraîche, le cœur léger. La baignade est vivifiante, apaisante. Ici, tout invite à ralentir. À écouter. À respirer. Et à se dire qu’il existe encore des ailleurs intacts, pour ceux qui prennent le temps de descendre.

Jour 2 : sur les sentiers des plaines

860m de D+
13h aller - retour

Gite Le randonneur

80 euros / nuit / par personne en chambre double, petit-déjeuner et diner inclus.
Gite propre, convivial, avec piscine

Ce matin-là, on remonte du village de Grand Bassin, les jambes encore pleines des 600 mètres de dénivelé positif avalés à la fraîche. La pente est raide, les cuisses chauffent. Arrivés en haut, haletants et heureux, on retrouve le belvédère de Bois Court, et avec lui, cette vue saisissante sur le cirque, la cascade, et le village, désormais en contrebas. On prend le temps. Le panorama est toujours aussi grandiose, mais il a un goût différent après l’avoir vécu d’en bas.
Juste à côté, le petit marché bat son plein. Étals colorés, samoussas bien chauds, fruits de saison, brèdes fraîchement cueillies… L’ambiance est joyeusement réunionnaise. Des familles s’installent pour le pique-nique dominical, les marmites fument, les rires fusent, les enceintes distillent un peu de séga ou de maloya. On se fond dans le décor, le cœur encore perché dans les hauteurs. Pour le déjeuner, dernière halte gourmande au restaurant Les Sens Ciel by GM. Une parenthèse raffinée, une cuisine pleine de saveurs et de justesse. Idéal pour clore cette escapade. Puis c’est le moment du retour. La voiture file à nouveau entre les virages serrés, la brume s’efface peu à peu dans le rétroviseur… Mais une chose est sûre : les Hauts de l’île nous ont soufflé quelque chose. Et on n’est pas près de l’oublier.

Jour 3 : Derniers regards sur les hauteurs

"Chaque horizon effleuré n’est qu’un prélude à d’autres ailleurs, chaque adieu murmuré porte en lui l’écho d’un prochain départ.
Alors, fermons cette page avec le souffle léger de ceux qui savent que l’aventure continue, toujours, ailleurs ou autrement.
À bientôt, sur d’autres routes, sous d’autres ciels, pour d’autres émerveillements."

Toun & Math

Mai 2025